À l'occasion de la Journée mondiale du tourisme, le 27 septembre, l’Internationale des Amis de la Nature attire l'attention sur le potentiel transformateur du tourisme en tant que moteur de changement positif. Les célébrations officielles ont lieu cette année à Melaka, en Malaisie.  

Le tourisme est plus qu'un simple secteur économique. Il est un catalyseur du progrès social, car il contribue à l'éducation, crée des opportunités de travail et génère de la valeur ajoutée locale. Pour tirer pleinement parti de ces avantages, une approche consciente et inclusive est nécessaire, plaçant la durabilité, la résilience et la justice sociale au cœur du développement touristique. Cela nécessite une bonne gouvernance, une planification stratégique et une définition claire des priorités, alignées sur les Objectifs de développement durable. 

Des efforts sincères plutôt que du greenwashing dans le tourisme 

Au cours des dernières années, la durabilité a gagné en importance à tous les niveaux dans le secteur du tourisme. Néanmoins, les défis d'une transformation profonde restent énormes. Alors que les destinations, les voyagistes et les entreprises se certifient « durables », que les compagnies aériennes ajoutent des « carburants durables » au kérosène et encouragent la compensation des émissions générées par des paiements compensatoires, le trafic aérien international augmente rapidement et attise la crise climatique. 

Les offres de mobilité durable facilitent certes les déplacements et le réseau ferroviaire européen se développe, même si c'est très lentement. En revanche, les vols continuent d'être subventionnés, étant exemptés de la taxe sur le kérosène, ne sont pas sujets à la TVA sur les liaisons internationales et sont donc, dans la plupart des cas, moins chers que les moyens de transport respectueux du climat. 

Les efforts individuels ne suffisent pas si dans l’ensemble l’activité reste gourmande en ressources. Seule une transformation profonde, accompagnée d'un cadre réglementaire approprié et d'un changement des comportements de voyage, permettra au secteur du tourisme de réduire son empreinte écologique. 

Éducation, inclusion et conditions de travail décentes 

Le développement durable du tourisme nécessite des processus de planification centrés sur les humains, en particulier les jeunes, les femmes et les groupes défavorisés. L'éducation joue ici un rôle central. Malgré le potentiel de croissance du tourisme, près de la moitié des jeunes des destinations émergentes ne possèdent pas les qualifications nécessaires pour y participer efficacement. Pour combler cette lacune, il faut des programmes éducatifs de qualité et accessibles.

Innovation stratégique et investissements durables

L'innovation stratégique et l'entrepreneuriat responsable sont des facteurs essentiels du tourisme durable et doivent également promouvoir la participation des femmes et des jeunes. Les investissements durables privilégiant les bénéfices à long terme pour les communautés locales, la protection du climat et la résilience sont tout aussi importants. 

Le tourisme dépend de la préservation des écosystèmes

La gestion responsable des ressources naturelles est un élément central du développement durable du tourisme. La diversité des écosystèmes et les possibilités de détente dans une nature largement intacte comptent toujours parmi les principaux motifs de voyage, tandis qu'un développement touristique incontrôlé et axé sur la croissance quantitative détruit précisément cette base. Là encore, outre une plus grande responsabilité de la part de l'industrie du tourisme, des dispositions légales appropriées sont nécessaires pour garantir une utilisation parcimonieuse des ressources naturelles.  

L'envie de voyager reste intacte : selon l'Organisation mondiale du tourisme, il y a eu 1,4 milliard d'arrivées touristiques internationales en 2024, dont 747 millions en Europe et plus de 46 millions en Autriche. Orienter cette évolution dans une direction socialement et écologiquement compatible reste le grand défi pour l'industrie du tourisme, la politique et la société.

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