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© Cornelia Kühhas
© Cornelia Kühhas

LE TOURISME PRÈS D’ATTEINDRE SES LIMITES ?

À propos de l’over tourism : Nos comportements de voyage font partie de la solution du problème.

« Tourists go home ! » Depuis l’année passée les cris et protestations des populations locales contre les masses de touristes se font entendre de plus en plus souvent. « Over tourism » est le nouveau slogan, qui est également à l’ordre du jour des débats des professionnels du tourisme, réunis  ces jours-ci à Berlin, pour l’ITB, le salon international du tourisme. Les causes des contraintes sur les hauts-lieux touristiques sont multiples – nos comportements de voyage et de consommation en font également partie. 

Le tourisme dans le dilemme – d’un côté l’industrie du tourisme publie couramment des chiffres record, d’autre part les informations se multiplient sur des populations locales enragées contre les flots de touristes. À cela s’ajoute que les émissions de gaz à effet de serre induits par le tourisme progressent radicalement – avec des effets négatifs massifs sur la vie des populations dans beaucoup de destinations touristiques.

Les populations locales comme figurants
D’où viennent les problèmes ? « Les raisons de ces développements sont certainement multiples : planification déficiente, management insuffisant et déficit de participation des populations locales dans le développement touristique – voilà des facteurs jouant un rôle ici », dit Cornelia Kühhas, spécialiste du tourisme de l’Internationale des Amis de la Nature – respect. « Une cause réside dans notre comportement de consommation. Nous vivons dans une société de la consommation qui affecte également les voyages. Les vacances deviennent progressivement un bien de consommation quotidien, tandis que dans le passé elles étaient souvent ressenties comme un luxe ». 

Plus court, plus vite, meilleur marché … 
La tendance va vers les vacances courtes, plusieurs fois par an. L’énorme offre de vacances bon marché accélère encore ce développement. Et c’est ainsi que pendant la haute saison les masses de touristes envahissent les plages et les sites d’intérêt touristique pour prendre rapidement quelques photos et les partager via les médias sociaux avec les amis – avant de passer au site touristique suivant. 
Peu nombreux sont ceux qui prennent encore le temps de se préparer à un voyage, de s’informer sur le pays visité, s’intéresser aux populations et plonger dans la culture du pays … Les destinations deviennent des décors pour photos, les populations locales des figurants. 

Le pouvoir des voyageurs
Non seulement les populations locales, mais aussi les voyageurs ont progressivement le sentiment qu’il y a trop de touristes. Selon une étude conduite pour l‘ITB, 25 pourcent des personnes interrogées estiment que la destination de leur voyage été encombrée. Un paradoxe – ces personnes étaient elles-mêmes partie du problème.
Cornelia Kühhas appelle aux voyageurs : « Chacun/e peut fournir sa contribution, pour que les tendances dans le tourisme soient inversées – vers un tourisme dont bénéficient tous les acteurs et qui respecte au maximum la nature et ses ressources. Prenez votre temps – pour des rencontres avec les populations locales, pour l’immersion dans les cultures et les paysages, également hors les sentiers battus. Fréquentez par exemple des pensions privées ou des restaurants tenus par des gens du pays, c’est ainsi que  les populations locales peuvent elles aussi profiter de votre visite ». Et si l’on privilégie un voyage plus long au lieu de plusieurs courts séjours de week-end, les émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements baisseront radicalement.


Lecture recommandée : 
Plaquette « Travelling Respectfully » (en anglais)