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Photo: Kim Ressar
Photo: Kim Ressar

Le tournant énérgétique s’impose pour une Europe autarque, écologique et sociale !

À l’occasion de sa Conférence annuelle à Lozio (Italie), l'Internationale des Amis de la Nature (IAN) demande à l'Union européenne et à ses États membres de mettre en œuvre sans délai les mesures nécessaires pour une Europe autosuffisante en énergie, écologique et sociale. Une transition rapide et respectueuse de la nature vers les énergies renouvelables est la base pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux et pour mettre fin à la dépendance vis-à-vis des fournisseurs monopolistes d'énergies fossiles.

Le tournant énergétique social et écologique pour une Europe autarque et préparée pour l’avenir

Les coûts toujours plus élevés des énergies fossiles mettent en évidence la nécessité d'une transition rapide vers les énergies renouvelables. C'est la seule façon pour l'Europe de réduire sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs monopolistes d'énergies fossiles et d'atteindre les objectifs climatiques mondiaux. Un élément clé est l'investissement dans des technologies de stockage d'électricité performantes, afin de compenser les manques d’énergies renouvelables, résultant de leur dépendance aux conditions météorologiques. Parallèlement, des mesures appropriées sont à prendre pour protéger les ménages à faibles revenus contre la pauvreté énergétique.

Des systèmes de stockage efficaces plutôt que des sources d'énergie fossiles ou nucléaires

« De nombreux pays européens tentent depuis des années d'accélérer la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables, c'est-à-dire le vent, le soleil, l’eau et la géothermie. Ils n'ont toutefois pas réussi à développer parallèlement des possibilités de stockage appropriées. C'est pourquoi l'approvisionnement en électricité de l'Europe dépend toujours des centrales à charbon, à gaz et nucléaires pour produire suffisamment d'électricité lorsque le vent, le soleil ou l'eau se font rares », explique Manfred Pils, Président de l’IAN. Comme il faut toujours injecter dans les réseaux autant d'électricité qu'on en prélève, il existe des centrales de réglage spécifiques qui augmentent ou réduisent leur production à la demande des gestionnaires de réseau européens. Dans ce domaine, de nombreux pays européens ont misé sur les centrales à gaz, car elles peuvent produire rapidement de l'électricité en cas de besoin. C'est pourquoi la hausse des prix du gaz se reflète désormais sur le marché de l'électricité.

« La stratégie appropriée consisterait à développer davantage le stockage d'électricité, par exemple le stockage d'hydrogène, pour les périodes où l'offre d'énergies renouvelables est faible. Cette technologie présente l'avantage de pouvoir produire de l'électricité sans émissions, à partir de l'hydrogène. Avec un soutien approprié, comme cela a été le cas pour les installations éoliennes et photovoltaïques, nous disposerions dès aujourd'hui d’un parc considérable d'installations de stockage qui pourraient remplacer le gaz dans le système d’approvisionnement », explique Manfred Pils. « Mais, tout au contraire, on a davantage misé sur la technologie dite de transition qu'est le gaz, ce qui a non seulement eu un impact négatif sur la réalisation des objectifs climatiques mondiaux, mais a également conduit à une charge extrême pour les ménages en raison des prix élevés de l'énergie ».

Écrémer les bénéfices excédentaires au bénéfice des populations et de la protection du climat

Alors que les prix élevés de l'énergie deviennent une menace existentielle pour de nombreux ménages à faible revenu, les fournisseurs d'électricité produisant leur électricité à partir d'énergies renouvelables réalisent actuellement d'importants bénéfices excédentaires. « Ces bénéfices excédentaires doivent être écrémés et utilisés pour soutenir les ménages ainsi que le développement des énergies renouvelables et des installations de stockage efficaces », exige Manfred Pils.

La Conférence annuelle de l'Internationale des Amis de la Nature à Lozio (Italie) demande donc à l'Union européenne et à ses États membres de mettre en place une politique énergétique coordonnée consistant à :

  • prendre des mesures d'économie d'énergie pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles ;
  • soulager les ménages à faibles revenus et garantir une sécurité énergétique de base ;
  • accélérer la transition énergétique vers les sources d'énergie renouvelables (vent, soleil, eau, géothermie) en accord avec les Directives de l'Union européenne sur la protection de la nature ;
  • mettre en œuvre une stratégie de stockage coordonnée afin de réduire la dépendance vis-à-vis des centrales de réserve fossiles ;
  • soutenir les objectifs de la politique climatique internationale et leur mise en œuvre en Europe – car seule la transition vers un avenir énergétique renouvelable conduira à un changement social et écologique et réduira notre dépendance vis-à-vis des marchés monopolistiques internationaux.